Rubriques Pleins feux
Dans cette rubrique Pleins feux, nous présentons les membres de notre Groupe consultatif de personnes autistes et neurodivergentes. Chaque membre nous fait part des raisons pour lesquelles il/elle a choisi de s’impliquer, de l’importance que revêt le logement neuroinclusif pour lui/elle, ainsi que de leurs attentes par rapport à leur participation au sein du Groupe consultatif.
En respectant le principe « Rien pour nous, sans nous », l’orientation et la conception de notre projet se fondent sur une collaboration continue avec la communauté neurodivergente, grâce à divers dispositifs. Le Comité consultatif n’est qu’un des nombreux moyens de recueillir les opinions et les expériences des membres de la communauté concernant le logement.
Voici leurs réponses!
Husna Erva Danisment
(il)
Ottawa, Ontario
- Ma participation à ce comité est motivée par mon désir d’œuvrer dans le domaine du travail social. Je veux acquérir plus d’expérience sur le terrain tout en me consacrant à une cause qui me tient à cœur, en collaboration avec diverses personnes.
- La thématique des logements neuroinclusifs me concerne particulièrement, étant donné que plusieurs membres de ma famille et de mon cercle d’ami(e)s sont des personnes neurodivergentes. Mon ambition est de contribuer à une société où chacun(e) a accès à un niveau de vie décent.
- Même sans un engagement personnel envers les droits des personnes en situation de handicap, je considérerais ce sujet comme crucial, car nous n’avons rien à perdre, mais beaucoup à gagner de la diversité.
- De petites difficultés qui pourraient être facilement résolues peuvent engendrer de grands obstacles. Au sein de ce comité, j’espère contribuer à un changement positif, peu importe sa portée ou mon niveau d’expérience.
Lisa Marielle Cooper
(elle)
Calgary, Alberta
- J’ai souhaité rejoindre le Comité consultatif sur le logement des personnes autistes et neurodivergentes en raison de mon travail dans les environnements de défense des droits des personnes en situation de handicap. Le fait de travailler en étroite collaboration avec les personnes autochtones, noires et de couleur autistes et neurodivergentes m’a donné une meilleure compréhension des difficultés rencontrées par ces personnes concernant l’accès au logement, l’accessibilité, l’inclusion et le soutien.
- La thématique du logement neuroinclusif revêt une importance capitale à mes yeux, compte tenu de la pénurie de ressources intersectionnelles pour les personnes autistes et neurodivergentes marginalisées. En tant que femme noire, je comprends parfaitement que les inégalités systémiques et les injustices historiques ont eu une incidence disproportionnée sur les communautés marginalisées. Si l’on y ajoute les identités neurodivergentes, les obstacles à l’accès à des logements sûrs et supervisés sont encore plus marqués. La pénurie de logements abordables dans de nombreuses villes accentue ce problème. Pour surmonter ces obstacles, il faut adopter une stratégie pluridimensionnelle, une qui reconnaît les inégalités systémiques subies par les personnes racisées et neurodivergentes.
- En participant à cette communauté, mon objectif est d’influencer les cadres politiques qui favorisent un accès équitable au logement. J’aspire à ce que les politiques élaborées à partir de cette recherche soient exhaustives et fondées sur des données solides et prennent en considération les besoins et droits uniques des personnes neurodivergentes, quelle que soit leur origine.
Sameer Gupta
(il)
Toronto, Ontario
- Par le passé, j’ai participé à des activités de défense des intérêts et à l’élaboration de politiques sur des questions sociales comme la garde d’enfants. Le fait que le logement soit un sujet flagrant, mais souvent ignoré, amplifiant l’écart entre les salaires et le coût de la vie, me causait une grande frustration. Il était particulièrement exaspérant d’avoir pour mission d’étudier l’inclusion sociale alors que les politiques en matière de logement, bien qu’essentielles aux résultats, étaient hors de notre portée de travail. C’est la raison pour laquelle l’occasion de m’engager dans le domaine du logement et de la neurodiversité, définis au sens large, a été pour moi une source de grande satisfaction.
- La problématique du logement neuroinclusif est significative à mes yeux, parce que les résultats sociaux que connaissent les personnes neurodivergentes sont façonnés par des systèmes économiques et des institutions sociales sur lesquels elles ont peu de prise, et qui ne perçoivent pas comment ces liens se traduisent par du sous-emploi, de la pauvreté et de l’isolement.
- En travaillant au sein de ce comité, j’aimerais approfondir mes connaissances sur les initiatives menées dans ce domaine à travers le Canada et rencontrer certaines des personnes qui y travaillent. Je suis également enthousiaste à l’idée de découvrir comment ces initiatives interagissent et j’espère pouvoir jouer un rôle, même mineur, dans la création d’une voix collective pour communiquer sur ces enjeux avec les parties prenantes, comme le gouvernement, les fondations partenaires, etc.
Taylor Jenkins
(elle)
Ottawa, Ontario
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J’ai souhaité rejoindre ce comité parce que j’ai la volonté de favoriser le changement afin que mes enfants, une fois adultes, bénéficient des aides dont ils ont besoin. Au sein de ce comité, je souhaite contribuer à cerner des priorités de recherche.
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Le logement neuroinclusif est important parce que le logement est intrinsèquement lié à tous les autres aspects de notre vie. L’autisme a déjà des répercussions dans des domaines tels que l’emploi, les études, les relations interpersonnelles, et la santé physique et mentale. Par conséquent, l’accès à un logement sûr et sécuritaire est essentiel pour permettre aux personnes autistes et neurodivergentes de mener une vie saine.
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Il est essentiel de se rappeler que le logement d’une personne, que ce soit une maison, un appartement ou une copropriété, représente son chez-soi. C’est l’endroit où on doit se sentir en sécurité, accueilli(e) et libre de ses actions. Pour les personnes autistes, c’est peut-être le seul endroit où elles peuvent se sentir ainsi. L’unique endroit où elles peuvent se montrer telles qu’elles sont.
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Trouver un logement présente de multiples facettes pour tout le monde, mais cette démarche est d’autant plus compliquée pour les personnes autistes. Pour qu’un logement soit un foyer pour les personnes autistes, il y a des considérations supplémentaires à prendre en compte. Par exemple, si vous êtes une personne autiste qui n’aime pas être sous le regard des autres, choisir de vivre seul(e) pourrait être essentiel pour vous sentir libre, ce qui est crucial pour votre bien-être mental. Elles doivent transférer des ressources financières depuis d’autres aspects de leur vie simplement pour disposer d’un endroit sécurisé où vivre.
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Je vis dans une copropriété parce que cela réduit les pressions sur mes fonctions exécutives (je peux éviter les travaux de jardinage et les travaux d’entretien de la maison). Mais cela signifie également une perte d’autonomie et une pression supplémentaire pour respecter les règles, ce qui augmente mon stress. Je dois m’engager sur le plan politique, ce que je préférerais ne pas faire. Je me trouve dans la situation de devoir choisir en fonction de mon autisme, plutôt que la meilleure solution possible, ce qui pose un dilemme.
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Je ne devrais pas avoir à choisir entre la sécurité financière et la santé mentale, mais c’est en soi un privilège, car beaucoup de gens n’ont pas cette possibilité. En assurant financièrement un logement sûr, je mets en péril ma santé, mon emploi, mes études et ma qualité de vie. Je compromets ma sécurité en échange d’un lieu de vie, ce qui va à l’encontre de ce que le logement est censé être. L’accès au logement ne devrait pas être considéré comme un privilège, ce qui souligne l’importance de promouvoir la défense des intérêts et la participation des adultes autistes.
Trish
(iel/elle)
Toronto, Ontario
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Je souhaitais donner de la visibilité aux expériences et aux opinions, les miennes et celles des personnes autistes et neurodivergentes que je connais par le biais de mes réseaux personnels et professionnels, sur les questions de logement. Je voulais utiliser ces expériences et opinions pour faire pression en faveur du changement et de solutions à un moment où le logement sur l’île de la Tortue est dans une situation critique.
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Je suis une personne neurodivergente en situation de handicap. Il a toujours été difficile pour moi de trouver un logement qui soit à la fois adéquat et abordable. Et lorsque j’en trouve un, il s’avère souvent être précaire et susceptible d’être touché par des « rénovictions » liées à l’embourgeoisement, et ne répond presque jamais à mes besoins en matière d’accès. En raison de cette situation, il y a eu des moments où j’ai été sans logement, et j’ai également vécu dans des conditions de logement qui ont entraîné des répercussions graves sur ma santé, au point de nécessiter des séjours à l’hôpital. Je connais plusieurs ami(e)s qui ont également traversé des épreuves comparables, et maintenant, j’ai aussi un nouveau neveu qui est autiste. J’ai pour objectif de mettre en œuvre tout ce qui est en mon pouvoir pour contribuer à un avenir où le logement sera accessible et adéquat pour tous et toutes.
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En collaborant au sein de ce comité, je souhaite apprendre des autres, écouter leurs points de vue et partager avec ces personnes les connaissances que j’ai acquises.