Rubriques Pleins feux
Pour faire suite à la rubrique Pleins feux no 11, « Inclure la voix de la communauté », nous souhaitions vous faire part de nos perspectives et de nos suggestions quant à la constitution d’un comité consultatif qui soutient la voix de la communauté. Plus précisément, dans la rubrique Pleins feux d’aujourd’hui, nous pensons qu’il sera utile de décrire le processus que nous avons suivi pour constituer notre propre Groupe consultatif de personnes autistes et neurodivergentes, ainsi que la manière dont les réunions du comité sont organisées et animées. Nous continuons d’apprendre de l’expérience des membres de notre Groupe consultatif de personnes autistes et neurodivergentes, qui nous guident vers de meilleurs moyens d’inclure et de soutenir la voix de la communauté.
Contexte
La constitution de groupes consultatifs et le déroulement de réunions doivent faire l’objet d’une réflexion et d’une attention particulières. La préparation et l’adaptation aux besoins peuvent contribuer à créer des groupes accueillants et performants qui favorisent l’expression et la prise en compte de la voix de la communauté.
Occasions
De plus, afin d’aider d’autres personnes désireuses d’intégrer la voix de la communauté dans leurs activités, nous partagerons, sous forme de conseils et de suggestions, les éléments que nous avons considérés avant, pendant et après la création de notre Groupe consultatif de personnes autistes et neurodivergentes.
Avant
1. Désigner une personne, elle-même membre de la communauté, chargée d’entrer en contact avec des membres potentiel(le)s du comité.
2. Disposer d’un soutien auxiliaire pour animer et coordonner les ateliers.
3. Prévoir une représentation suffisamment diversifiée et un nombre suffisant de membres pour permettre au comité de recueillir de nombreux points de vue, tout en veillant à ne pas réunir trop de personnes au sein d’un seul comité.
4. Communiquer de manière proactive les informations pertinentes afin que chaque membre soit préparé(e) pour les ateliers et les activités et sache à quoi s’attendre.
Un document d’instruction et d’orientation contenant des informations clés pour chaque personne qui participe à la séance est communiqué une semaine avant les ateliers.
Ce document demande par ailleurs aux membres du comité d’indiquer toute inquiétude ou tout besoin en matière d’accessibilité et d’accommodement qu’ils et elles pourraient avoir afin de s’assurer que tout le monde bénéficie du meilleur soutien possible lors de l’atelier.
Le document d’orientation comprend :
- les objectifs ou les résultats prévus de l’atelier;
- le lien vers l’atelier en ligne;
- la liste des personnes qui seront présentes;
- un avis de confidentialité et de respect de la vie privée;
- un ordre du jour des activités;
- une liste des différentes manières de participer lors de l’atelier;
- les attentes à avoir en termes de technologie et d’activités;
- des remarques concernant les pauses;
- un avis demandant aux membres de mettre en place les soutiens habituels et identifiant d’autres options de soutien (p. ex., des services d’écoute téléphonique).
5. Fixer les attentes et les règles de base dès le début et être prêt(e)s à les réviser. Un code de conduite et une politique de confidentialité et de respect de la vie privée peuvent être utiles.
6. Clarifier la rémunération. Dans la mesure du possible, une compensation financière devrait être offerte.
L’ensemble des membres ont été informé(e)s du montant de la compensation offerte par le biais de notre appel de déclarations d’intérêt, qui indiquait également les délais de traitement à prévoir et les éléments requis par notre établissement pour accepter une compensation monétaire.
Pendant
1. Prendre le temps d’effectuer une reconnaissance territoriale au début de chaque séance.
La reconnaissance territoriale relie les questions du colonialisme et du racisme à notre principal objectif, soit la recherche de solutions de logement pour les personnes autistes et neurodivergentes au Canada.
2. Prévoir du temps pour les présentations et pour briser la glace, en commençant par la personne qui anime l’atelier. Si une personne a besoin de soutien, il convient de lui permettre de « passer son tour », d’utiliser d’autres méthodes de communication (écriture, gestes, etc.), ou de contribuer plus tard ou en dernier.
Nous avons une petite activité appelée « Crêpes ou gaufres » pour aider à briser la glace. Chaque fois qu’une personne finit de se présenter, on lui demande de choisir si elle préfère les crêpes ou les gaufres, et pourquoi.
3. Faire preuve de souplesse et de flexibilité en offrant un choix d’activités, en acceptant différents modes de participation (p. ex., par le biais du clavardage, de l’écoute sans caméra ou d’un sondage de suivi) et en laissant les membres du comité guider le déroulement des séances.
Cette conversation importante a occupé la majeure partie de l’atelier; par conséquent, la personne qui animait a avisé que les autres activités prévues à l’horaire n’auraient pas lieu.
Les membres du comité ont également pu fournir des commentaires et des contributions de suivi par le biais de formulaires anonymes, car il peut être difficile de réfléchir à chaud au sein d’un groupe.
4. Fournir des exemples pour chaque tâche (p. ex., envoyer un modèle par courriel, donner verbalement un exemple ou écrire des instructions dans une fenêtre de clavardage).
5. Prévoir des pauses et annoncer à l’avance les transitions et les activités (p. ex., en présentant un ordre du jour ou en mentionnant aux membres qu’une pause aura lieu dans 10 minutes).
Après
1. Diffuser les notes ou les procès-verbaux de chaque atelier afin d’assurer la visibilité et de susciter des contributions supplémentaires.
2. Offrir la possibilité de participer davantage en effectuant des tâches facultatives, telles que répondre à des sondages de suivi, analyser des initiatives de projet et générer des idées d’activités futures.
L’une des tâches de suivi était un formulaire qui demandait aux membres de la communauté d’exprimer ce que chaque aspect du logement (l’autodétermination, la santé, etc.) signifiait pour eux et elles, à l’instar de la conversation que nous avons eue au sujet de la sécurité.
3. Solliciter de la rétroaction par le biais de sondages et d’entrevues afin d’améliorer les stratégies et les ateliers futurs en matière de voix de la communauté.
Après chaque atelier, les membres du comité consultatif peuvent répondre à un court sondage anonyme.
Après le troisième atelier, nous leur avons également demandé de donner leur avis sur les moments les plus pertinents et les moins pertinents des ateliers par le biais de conversations individuelles en ligne. Ces conversations ont permis de recueillir les bonnes pratiques présentées dans le présent document.
4. Incorporer efficacement la rétroaction en partageant avec les membres les preuves des changements apportés tout en abordant les raisons pour lesquelles vous n’êtes pas en mesure de répondre à toutes les demandes du comité.
5. Se préparer à des changements au sein du comité, y compris des départs et des ajouts, et préparer l’ensemble des membres du comité à ces transitions.
Au cours des entretiens individuels, les membres ont été informé(e)s qu’une nouvelle personne serait invitée à siéger au comité. Chaque membre a ainsi eu la possibilité d’exprimer ses préoccupations et ses idées.